Sur Katanga Cultura!

mercredi 17 décembre 2014

Mical Rose : L’étoile qui se dessine



Elle n’a pas encore l’excentricité des chanteurs. La plastique demi-svelte, l’air timide, une apparente timidité dans laquelle se tapit pourtant l’énergie d’artiste ; le look rosé, ce qui lui a valu le pseudo de « Rose », Mical Rose, cette belle inconnue du grand public lushois, est une étoile qui se dessine. Il se peut que vous vous leviez, un de ses quatre, avec sa lueur brillant au-dessus de votre maison.
Katanga Cultura : Qui est Mical Rose et d’où vient elle ?
Mical Rose, artiste musicienne de Lubumbashi. Ph. Fils Ngeleka
Mical Rose : Je suis née Lubaba Ngoyi Anne-Mical,  Mical Rose est mon nom de scène. J’ai commencé mon aventure musicale par la danse dans le club Arsenal de danse au quartier Bel air. Alors que j’étais incapable de chanter correctement, je me suis découvert une vive passion pour l’interprétation. J’interprétais souvent les chansons des artistes que je voyais à la télévision, je reproduisais par écrit les paroles de ses chansons et je les répétais à la maison. Ma passion a grandi au fil de temps et, avec elle, ma capacité à pouvoir chanter. C’est forte de ce progrès-là que j’ai réussi à sortir du cadre familial.

mardi 16 décembre 2014

Edouard Masengo Katiti. Cela vous évoque-t-il un souvenir ?

Même si l’on reste oublieux de son œuvre, il demeurera, à jamais un katangais exceptionnel. Que l’oubli ait beau se flatter d’estomper sa mémoire, qu’est-ce que ça peut bien faire ? Il  aura été une grande voix !
Masengo Katiti. Source: discog.com
Edouard Masengo Katiti fut chanteur. Il naît à Kafubu en 1932. Katiti fait ses classes primaires au collège Saint Boniface à Lubumbashi, à la suite desquelles il entame ses études secondaire qui tournent court au terme de deux années scolaires. Il est d’entre ceux dont la nature  a fait des disciples d’Appolon, ceux qui ont le pouvoir de générer et d’émettre ces mélodies ainsi que toutes les harmonies, les douceurs, les réparations…qui marchent avec elles. Il est en voix depuis tout jeune.  Sa belle voix le fait repérer, admirer et intégrer la  chorale de la paroisse de son école.
En 1946, de retour des vacances, il ramène de Kabondo dianda une guitare. C’est son beau-frère, l’époux de sa grande sœur ainée, qui la lui offre en cadeau. Cette guitare sera déterminante. Très vite, il peut chanter et s’accompagner. Le jeune homme chante à ravir et s’arrache une célébrité de recoin. A chacune de prestation publique, Masengo est un carrefour des curiosités. Fort d’admiration et du pouvoir d’attrouper, il se fait lorgner par les vendeuses de Kibuku, un alcool local.
Ces dernières l’invitent à chanter à leur lieu de vente. Le dévouement pour les services cultuels, de celui qui était garçon de chœur, faisaient place à la passion de réussir une carrière dans le cœur de ce jeune homme acharné à s’inventer une gloire. A mesure qu’il définit sa route, il s’éloigne de la chorale. Cette obstination pour ses nouvelles ambitions va l’arracher peu à peu à l’environnement religieux.
L’ère Jecoke…
Masengo Katiti. Source: afrisson.com
En 1945, Edouard Masengo s’associe avec des amis et fonde un orchestre qu’il baptise, l’année d’après, 1947, Jecoke. L’acronyme est taillé sur la contraction de l’appellation « jeunes comiques de la commune Kenya. C’est au sein de ce groupe, avec Romain Nkulu, Joseph Mugombo, Antoine Kabeya et Bernard Mwale, qu’Edouard Masengo inventera son mythe. 
Jecoke va vite s’imposer. Une réussite qui va, pas à pas, s’élever en importance et subséquemment à la quelle le groupe se voit ouvrir de nouvelles perspectives. Il s’en va en tournée dans les villes du Katanga faisant un détour en Angola, avant de faire le tour du Congo. Comme à Lubumbashi, son bastion, Jecoke grappille la gloire. Son aura culmine. Les publics qui l’accueillent fraternisent avec lui et le prend dans ses grâces. Le 6 janvier 1956, Masengo Katiti et son groupe posent leurs valises à Léopoldville. Léo est l’étape la plus importante de cette tournée entamée par la ville de Likasi. C’est à tout considérer un repère aux grands traits, symbole d’une carrière qui culmine et d’un rêve qui se réalise.
La palme qui fera date
A peine qu’il arrive en terres léopoldvilloises, le Jecoke est admis à se présenter à un concours de musique organisé par l’administration du Congo-belge. Le Jecoke, avec Edouard Masengo à sa tête, concours et livre une prestation impressionnante éblouissant l’assistance et le jury. Et quand le concours rend son verdict, le Jecoke finit sur la première marche du podium. C’était une première dans l’histoire de la musique du cuivre, la première fois qu’un orchestre de Lubumbashi arrachait la palme à des orchestre prestigieux du grand Léo musical, en l’occurrence ceux d’Antoine Wendo Kolosoy, de Joseph Tshamala Kabasele ou celui de Franco Lwambo Makiadi. Gagner devant d’aussi grosses pointures ! Ça s’écrit facilement mais c’est énorme ! Fallait-il du potentiel, et Masengo et son Jecoke en avait. Un potentiel dont l’aura poussera plusieurs à la méprise : en effet, on disait de Masengo et de son Jecoke qu’ils étaient Sud américains. Les belges peinant à réaliser qu’il y ait des congolais capables de chanter et de danser aussi bien qu’ils ont vu les Jecoke le faire. L’Amérique du sud regorgeant des fils d’esclaves noirs qui se sont rendus célèbres notamment par une façon singulière de danser, l’hypothèse la plus vraisemblable est que ces jeunes gens qui dansaient le Kanchilinchili ne pouvaient être que des sud américains. La rumeur, telle une traînée de poudre, se répandait. L’anecdote, bien que devenue feutrée, restera le signe que Masengo et son groupe étaient forts d’un prestige rare dans l’art de chanter et danser.
Source: www.theolympiastudio.com
L’exil
En juin 1960, Masengo quitte le pays pour s’installer à Nairobi au Kenya. C’est là qu’il rencontre l’icône continentale Miriam Makeba grâce à qui « Malaïka », l’œuvre de Masengo, deviendra un hymne mondial. Certains l’ignorent, « Malaïka », le cultissime repris  par d’innombrables voix à travers le monde, entre autres T-Bone, Angélique Kidjo, Harry Belafonte,…est bien l’œuvre d’un katangais, Edouard Masengo ! Dans le grand œuvre d’Edouard Masengo, on peut aussi évoquer « Les trois qualités d’une femme », « Kabwebu Kitambala », « Victorina », « Pension », « Umbalala si kilema », « Furah ya Katanga », « Watoto wawili », « Abrakantshu »  ou « Jadotville ».
Edouard Masengo a eu des contrats publicitaires avec de prestigieuses firmes mondiales : Coca Cola, Aspro, Air Canada, Ford, Shell,…
Revenu au pays en 1972, Edouard Masengo, n’était plus que souvenir. La bataille pour le retour  imposait plus qu’il ne pouvait ; une bataille qui lui échappera jusqu’au bout. Le Nganda, espace privilégié de production de son temps, n’était plus. Le public aussi avait changé, autant dans ses goûts que dans ses possibilités. Le Katanga paternaliste adossé sur le travail industriel s’essoufflait. Il meurt le 27 mars 2003 dans le plus grand dénuement.

samedi 22 novembre 2014

Agressivo Accompaniero : « Je jure de ne décevoir personne ! »

Il est de ceux qui donnent le ton, ceux qui, à leurs rythmes, font chanter et danser la province du Katanga.  Agressivo Accompaniero a conféré avec nous. La jeune coqueluche de la scène musicale lushoise planche sur un album, le premier de sa carrière. Nous l’avons d’ailleurs rencontré en studio. Dans cette entrevue, nous évoquons sa grande actualité, son album bien sûr.
Katanga Cultura : Comment se fait la rencontre avec la musique ?
Agressivo Accompaniero, artiste musicien. Ph. F. Ngeleka
Agressivo : La musique est pour moi un don. Même si cela ne fait pas longtemps que je la pratique comme une carrière, elle me charme depuis ma prime enfance. Mon engrangement s’y manifeste vraiment quand j’ai fini mes études ; c’est une fois libre des obligations scolaires que j’embrasse une carrière solo à proprement parlé mais je chante depuis très longtemps. Je suis né avec la musique dans les veines.
J’ai fais mes débuts dans le rap à Kinshasa. Quand je débarque à Lubumbashi, l’objectif c’est d’y pour poursuivre mes études, mais telle une ombre, ma passion pour la musique m’anime toujours.  Le premier groupe dans lequel je chante devait s’appeler « Di rochette », l’anecdote a tellement vieilli dans l’esprit que je sais plus si c’était celui-là le nom. Ce groupe, je le fonde avec quelques amis zambiens. Avant de me convaincre à l’idée de faire cavalier seul, j’ai intégré quelques orchestres locaux dont celui de Saufa Ier et le groupe Les Stars qui a été lancé par quelques dissidents de Wenge Tonya Tonya d’Adolphe Dominguez.
Katanga Cultura  : Nous savons que ta plus grande actualité est la préparation de ton album, y reprendras-tu tes anciennes chansons, celles qui t’ont révélé au grand public ou…

mercredi 29 octobre 2014

APPROCHE IDENTITAIRE DE LA PRODUCTION CINEMATOGRAPHIQUE DE LUBUMBASHI


L’activité  de production des films monte en proportions dans la ville de Lubumbashi. Ses productions décuplent, investissent  les ménages ou les  écrans des télévisions. Ses animateurs se comptent par centaines et ne finissent pas de naître.  Aujourd’hui à Lubumbashi, devenir un acteur de cinéma fait rêver et passionne dans la jeunesse lushoise alors que le septième art ne fait pas encore autant de charme qu’à Hollywood ou  encore à Bombay où il fait florès.
Au centre-ville de Lubumbashi. Source: www.lecongolais.cd
Ayant fait ses primes débuts  loin  de l’attention, de l’intérêt et de la considération de tous, l’activité de  production des films  à Lubumbashi peut  se   flatter d’alimenter des program mes  de  télévision,  d’être  au  cœur  des  échanges,  de  piquer  la  curiosité scientifique  voire  même  de rapporter quelque intérêts à ses animateurs ; la gloriole (à prendre en bonne part), certes !    Quelques  faibles  que soient ces  avancées,  elles  sont quand  même  significatives de la réalité d’une activité qui  a  ses  marques et  qui  les  réinvente  du  jour  le  jour.   
S’appliquer  à l’exercice  de décrire  une identité du cinéma  de Lubumbashi, voilà  le jeu que nombre d’observateurs,  de praticiens et de théoricien se refusent de  jouer. Les plus  « durs »  vont  jusqu’à  dénier  le  statu  de  cinéma  à  l’ensemble  de  l’activité  de production  des  films.  On  les  attend  souvent  soutenir  qu’il  est  bien  tôt  de  parler cinéma à Lubumbashi ; ainsi,  à tous ceux qui viendraient à s’arracher les cheveux pour désigner  ce qui se fait, ils tranchent, suggérant l’appellation « théâtre filmé ».
Ces  considération  est  bien  d’autres  nous  obligent  à  faire une  mise au  point.  Une  mise  au  point  qui nous  soumet  à  l’exercice  de nous  prononcer  au  milieu  de  ces  considérations  contrastées  sur  l’existence  d’un cinéma lushois.
Cinéma lushois une réalité ou une question de nomenclature ?
Cette  interrogation  illustre  bien  le  conflit  d’appréciation  dont  la  production cinématographique  lushoise   est  sujette.  Cette  disparité  des  vues,  entre  ceux  qui doutent  de  la  réalité  d’un  cinéma  lushois  et  ceux  qui  soutiennent  l’inverse, nous invite à nous prononcer sur la question.
Pour  élaborer  cet article,  nous  avons  échangé  avec  les  partisans  de  deux considérations  et,  nous  sommes  imprégné  de  la  substance  profonde  de  chaque appréciation.
Les arguments de ceux qui dénient le statu de cinéma aux films lushois reposent sur une  palette des critères d’appréciation  tout à  la  fois  passionnés  qu’objectifs. Si  l’on examine  l’environnement  institutionnel  (cadre législatif, possibilité de faire un montage financier, mécanisme d’aide, circuit de distribution,…),  contexte économique,  la  qualité  artistique  des  films  ou  encore  le  profil  de la plupart  des réalisateurs, on peut avoir des raisons de douter de la réalité d’une cinématographie pleinement lushoise.
Le  cinéma est  à  la  fois  un  art,  une  technique  et  une industrie. C’est suivant ces aspects qu’il se définit globalement aujourd’hui. Art,  technique  et  industrie  entretiennent  au  cinéma  une  cohabitation  et  interaction sous l’effet desquelles  on se préoccupe  de moins en moins de les  considérer, chacun dans sa singularité. On craint pour cela d’entamer la plénitude même de la notion du cinéma ; une plénitude que l’on voit dans le concert, l’intimité des ces trois aspects. Il est  indéniable que  c’est  dans  la triade « art-technique-industrie » que  le cinéma  puise  son développement  et l’y assied. Sans  les  effets  tonifiants de  son industrialisation, sa technique n’aurait pu s’affiner comme on peut le remarquer.  Aussi,  l’art cinématographique  n’aurait  pu  s’auréoler du  même  mythe  qui  l’entoure  sans  que  la technique, qui lui assure la matérialité, ne se soit perfectionnée.
L’intimité entre art, technique et industrie doit exister au cinéma, et nous ne pouvons la  vouloir  que plus  forte encore  pour le bien du cinéma.  Mais  elle  ne  doit  pas  nous faire perdre de vue la réalité que le cinéma est avant tout un art. Il a une esthétique et  un  matériau  bien  propre  à  lui.  Le  cinéma  a  beau  être  un  commerce  aussi. Toutefois  cet  aspect,  en  dépit  de  l’importance  cruciale  qu’il  a  prise,  lui  est complémentaire ! Autrement pourquoi le cinéaste est-il un artiste au même titre que le peintre  ou  le  musicien ?  Pourquoi  apprécie-t-on  une  œuvre  cinématographique,  non pas  en considération  des millions  que sa  production a  engloutis , mais en tenant compte de  la  mise  en  matériau  cinématographique  d’un  récit ?  E  t  pourquoi  fait-on  de  la critique  cinématographique  pour  déterminer  la  portée  d’un  film ?  C’est  dire que  par delà tout le cinéma est fondamentalement un art.

jeudi 2 octobre 2014

Naxy Girl

Elle naît le 5 novembre 1984 à Lubumbashi. Son nom de famille est Nana Mujing Yind. Naxy Girl est donc son nom de scène. Élevée dans une femme chrétienne, elle intègre dès l’âge de sept ans la chorale de la paroisse catholique Saint Martin de la commune de Katuba. 

Naxy Girl Mujing, artiste musicienne. Ph. F. Ngeleka
Deux ans après, elle chante au sein de l’église Bonne semence du pasteur Baruani. Quelques années plus tard, son chemin croise celui du rap. Elle n’hésite pas de hanter le milieu du rap. C’est ainsi qu’il participe aux répétitions de son voisin de rappeur, El Dopa membre de Luboom Connexion. Celui-ci compose pour elle la chanson « Casanova ». Naxy fait désormais route avec les nièces d’El Dopa et forme avec elles,Triage-F. A la suite d’une divergence de vue entre les filles, le triage vole en éclat. Naxy lance dans la suite Best Girls son nouveau groupe et se nomme elle-même Best Girl. Le groupe se désagrège aussi vite qu’il a été créé. Tenace, talentueuse et déterminée, Naxy bosse dur pour se donner les moyens de ses ambitions et son rêve de devenir une étoile du hip hop.
En 2005 le public la découvre sur son single titré « les effets de la jeunesse ».Ce single est un début d’aboutissement des efforts de cette fille née avec la musique dans les veines. Ce qu’elle a de particulier, c’est surtout son histoire faite sur un chemin rocailleux. A ses débuts, elle tient sauves ses convictions pour le rap malgré l’opposition de sa famille. Résignée par le courage de sa fille, cette famille est d’un appui imposant dans la carrière et l’aura de Naxy.
Style musical :
C’est dans le rap que Naxy s’invente musicalement. Ce rap auquel elle tient encore fièrement, elle joint le raga et le RNB. Cette mixité que son potentiel lui impose est surtout un honneur à la diversité pour une artiste comme elle, désireuse de concilier les générations cloisonnées dans leurs préférences musicales. Sa société est sa mine d’inspiration. En elle prend ancrage sa thématique plus riche et complexe. Elle chante dans les langues du Katanga avec une inclinaison pour le Uruund, sa langue tribale. Même si elle n’a pas arrêté de chanter aussi en français, elle penche depuis un temps pour les langues tribales du Katanga qu’elle teinte de lingala ou de swahili de Lubumbashi. S’il est vrai que c’est pour se déterminer artistiquement qu’elle le fait, il est d’autant vrai que c’est un militantisme culturel…

Fils N.
source: http://toutlubumbashi.blogspot.com