Sur Katanga Cultura!

dimanche 16 octobre 2016

Nana Solfège : Les grands traits de l’itinéraire

Qu’elle eut pu s’exprimer, notre musique confierait à son sujet avoir perdu une des ses valeurs sûres. Solfège était de ces belles voix incontournables et emblématiques de la musique du Katanga. Son histoire était belle et bien engagée pour se conclure aussi brusquement et tragiquement. Je ne m’imaginais pas en venir aujourd’hui à l’abréger à ces seuls grands traits, je l’espérais plus longue encore !

Nana Solfège
L’ébauche     
Née le 1er janvier 1984, Nana KanzaYumba dite Solfège est la sixième d’une fratrie de onze enfants. Elle fait ses études primaires et secondaires à l’institut  Njanja et obtient un diplôme d’Etat en Math-Physique. Subséquemment, Nana entreprendra, sans aller au bout, des études supérieures à l’institut supérieur d’informatique Salama de Lubumbashi. Sa passion pour la musique remonte à depuis son très jeune âge. Très tôt, sa belle voix lui vaut le mérite de chanter dans la chorale de sa paroisse. Elle est de la veine de celles et ceux qui ont reçu le don de la chanson. Son habileté vocale, elle en prend conscience et s’en éprend de bonne heure. Elle s’y applique et parfait son potentiel à la faveur de rencontres et d’expériences diverses. L’élan lui fait pousser la porte de la Fédération des musiques chorales du Katanga. La musique a toujours été une constante de sa vie, une flamme pour laquelle elle s’est obstinément battu et qui n’a ni baissé dans l'estime ni pris une seule ride dans son appréciation. « Elle aimait bien s’habiller mais la musique c’était son truc. Elle est née et a grandi avec », me confiait un membre de sa famille.

Nana Solfège : Le concert d’hommages !

Son art forçait l’estime. Elle aura été de ces voix dont le savoir-faire a apporté une certaine maturité   ainsi qu’une espèce d’authenticité à la musique locale. Très appréciée et estimée du grand public pour son art, sa maestria vocale et sa personnalité, Solfège s’est rendue célèbre en 2008 après avoir rejoint les rangs du groupe « Casse-tête » du célèbre musicien RJ Kanierra. La célébrité s’est éteinte le  16 septembre dernier des suites d’un accident de circulation sur la route Kasumbalesa-Lubumbashi.
Nana Solfège
L’annonce de sa mort à suscité un vif émoi dans le grand Katanga et en dehors où le charme de l’art de la chanteuse lui avait recruté de nombreux groupies. Solfège était de ces belles voix incontournables et emblématiques de la musique du Katanga. Son timbre s’était bâti une petite omniprésence. Ceux qui ne consentaient pas de l’écouter se surprenaient obligés. Qu’elle eut pu s’exprimer à son sujet, notre musique confesserait avoir perdu une des ses valeurs sûres.
Concert d’hommages
Des voix et des initiatives se sont succédées de partout à Lubumbashi en expression d'adieux en la mémoire de l’artiste. Des chants et des messages d’hommages spontanés, autant innombrables que diversifiés, des anonymes et des célébrités des domaines divers, ont été rendus à la mémoire de la chanteuse dont la vénusté de la voix résonnera encore dans les souvenirs de plusieurs.

mercredi 24 août 2016

La contrefaçon : Le fonds de commerce

C’est la peste de l’économie audiovisuelle dans le domaine de la culture locale. Les élans se succèdent et se relayent pour inventer des plans d’action et de contournement alors que son univers envahit davantage. Si les artistes rêvent encore d’un circuit d’exploitation opérante, les marchands illégaux  des contenus culturels ont le leurs. Importateurs, grossistes jusqu’aux petits détaillants. Ils se sont taillé une petite ubiquité ; longent les rues, pullulent, quadrillent la ville de part en part, une triste présence promise, à ce qu’il paraît, à une longue continuité.
Disque contrefaits Ph.www.prweb.com
Ce fonds de commerce est nourri par des mélomanes, admirateurs et autres consommateurs qui ont mordu et pris goût à une culture d’illégalité ; ceux qui ont les moyens d’acheter du contenu légal, des supports authentique, ces supports dont la rentabilité profite directement aux créateurs, mais qui s’y refusent. Ceux qui peuvent mais qui ne le consentent point.

mardi 22 mars 2016

Kolwezi : Sublime sacrifice, mieux qu’une série.

Son cru n’est pas toujours de ceux qui figent et qui mobilisent les regards. Mais elle est profonde et attachante. Elle est du moule d’un brio insoupçonné ; la dernière-née d’un réalisateur dont la stature de l’esthétique a forcé le privilège du mérite de la deuxième meilleure fiction à la 5ème édition du festival CinétoilesSublime Sacrifice, la série est sortie officiellement  le 7 février dernier à Kolwezi.

Affiche de la 3ème saison.
C’est un attelage de gestes d’abnégation. Il y a peu, comme pour résumer le propos de son œuvre, l’auteur me confiait « Le sacrifice rentre dans tout parcours avant d’accéder au bonheur ». La toile dramatique de la série est portée par les destins héroïques de deux étudiants, Chris et Rita. Chris est de famille modeste. Il se saigne, l’irresponsabilité de son père l’y obligeant, pour pourvoir aux besoins de sa famille. Rita, dont il croise le destin, est de bonne famille.  Elle solidarise avec le jeune homme, l’appuie sans défaillir. « Elle épaule l’homme dans la charge de ses études et refuse toutes les propositions trébuchantes de mariage qui lui sont faites, renonçant à certains intérêts personnels(…) Ils cheminent ensemble et finissent leurs études», explique le réalisateur. La solidarité, la bonté et les preuves de leur sacrifice mutuel  génèrent bientôt un amour profond et dévoué.