Native
de Mokambo, la cité sur la bordure congolo-zambienne, Tegra Ntumba est de ceux qui ont eu le mérite de grandir dans
la chaleur de l’église. C’est dans son église, Nzambe Malamu de Mokambo qu’elle
s’échauffe la voix. Il y dirigera la chorale centrale des filles six ans durant
avant de s’installer à Lubumbashi où
elle vit depuis l’année 2009. De
la fratrie de Momba Yatshi, le célèbre musicien zambien d’origine congolaise, adepte
spirituelle de feu Alain Moloto, comme elle l’affirme, Tegra Ntumba est un
talent incontestable de la musique lushoise.
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Sœur Tegra Ntumba. Artiste musicienne. Ph:Fils Ngeleka |
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Katanga Cultura : Vous faites carrière dans la
musique. Vous avez déjà un album. On peut se permettre de dire que vous entrain
de trouver votre voie. Comment elle commence, cette aventure ?
Tegra Ntumba :
Quand j’arrive à Lubumbashi, je devais
avoir 16 ou 17 ans, j’étudiais au lycée Wema alors, c’est là qu’une religieuse,
madame Ernestine, me remarque et m’approche
pour m’aider à faire mes débuts en
studio. Le projet tournera court malheureusement, il avait buté sur des
réserves familiales. J’étais en quatrième des humanités, je vivais chez mon
oncle qui n’admettait pas de me voir courir après deux lièvres à la fois. En
effet, ma famille me voyait très mal combiner à la fois mes études, qu’elle
considérait prioritaire, et la carrière musicale. Je me suis vue obligée
d’arrêter le studio au terme d’un seul enregistrement. J’étais bloquée sur ce
point-là, mais aujourd’hui j’ai franchi tout cela. Quand reprend l’aventure en
2013, j’ai vite constaté que les choses marchaient mieux qu’avant, j’en ai
déduit que le temps de Dieu avait sonné. J’ai vite remarqué une rupture par
rapport au passé, ce temps où j’étais pleine d’envie de chanter, d’éditer des
chansons mais pendant lequel pas grand-chose ne marchait vraiment. Maintenant,
je ne force plus les choses. Quand j’envisage d’enregistrer, de tourner une
vidéo, cela me réussi. J’en tire une conviction : c’est le temps de Dieu.
Katanga Cultura : Vous venez de sortir Ami fidèle, votre premier album,
pourquoi ce titre ?