C’est la peste de l’économie audiovisuelle dans le
domaine de la culture locale. Les élans se succèdent et se relayent pour
inventer des plans d’action et de contournement alors que son univers envahit
davantage. Si les artistes rêvent encore d’un circuit d’exploitation opérante,
les marchands illégaux des contenus
culturels ont le leurs. Importateurs, grossistes jusqu’aux petits détaillants.
Ils se sont taillé une petite ubiquité ; longent les rues, pullulent, quadrillent
la ville de part en part, une triste présence promise, à ce qu’il paraît, à une
longue continuité.
Disque contrefaits Ph.www.prweb.com |
Dans les rangs des contributeurs à ce fonds de
commerce, il y aussi ceux qui voudraient, qui aurait pu mais qui ne sauront y
arriver. C’est au sein du grand public, ces mélomanes et autres consommateurs qui
grelotent entre le marteau de l’envie, du désir et l’enclume de l’indigence, de
l’incapacité. Ce type de consommateur qui brûlent d’une envie, parfois un peu
maladive, de voir, d’écouter, d’apprécier les œuvres de ces artistes élus de
leurs âme alors qu’ils sont incapables d’en payer la légalité. La gêne
financière ne leur laisse dans ce cas qu’à s’offrir les services des illégaux.
Comment accéder au bon sens alors que le prix de sa portée frôle
l’insaisissable ? Comment se convaincre à s’accrocher à la légalité quand
le prix pour se le permettre équivaut au quart d’un salaire minimum ? Ces
pauvres consommateurs qui malgré leur manque, brûlent de voir et d’écouter, d’apprécier la créativité de leurs artistes
favoris. Que leur dire ? Ne pas aimer ? Ne pas apprécier ? A
quel prix résistons à ce qui nous passionne ?
Pouvoir-refus, passion-incapacité, deux tandems contrastants
qui sous-tendent un fonds de commerce tristement paralysant pour l’économie
créative. Les issues sont peut-être au bout du questionnement : comment vaincre
le refus ? Comment affranchir de l’incapacité ?
Fils
Ngeleka
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