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mercredi 24 août 2016

La contrefaçon : Le fonds de commerce

C’est la peste de l’économie audiovisuelle dans le domaine de la culture locale. Les élans se succèdent et se relayent pour inventer des plans d’action et de contournement alors que son univers envahit davantage. Si les artistes rêvent encore d’un circuit d’exploitation opérante, les marchands illégaux  des contenus culturels ont le leurs. Importateurs, grossistes jusqu’aux petits détaillants. Ils se sont taillé une petite ubiquité ; longent les rues, pullulent, quadrillent la ville de part en part, une triste présence promise, à ce qu’il paraît, à une longue continuité.
Disque contrefaits Ph.www.prweb.com
Ce fonds de commerce est nourri par des mélomanes, admirateurs et autres consommateurs qui ont mordu et pris goût à une culture d’illégalité ; ceux qui ont les moyens d’acheter du contenu légal, des supports authentique, ces supports dont la rentabilité profite directement aux créateurs, mais qui s’y refusent. Ceux qui peuvent mais qui ne le consentent point.
Dans les rangs des contributeurs à ce fonds de commerce, il y aussi ceux qui voudraient, qui aurait pu mais qui ne sauront y arriver. C’est au sein du grand public, ces mélomanes et autres consommateurs qui grelotent entre le marteau de l’envie, du désir et l’enclume de l’indigence, de l’incapacité. Ce type de consommateur qui brûlent d’une envie, parfois un peu maladive, de voir, d’écouter, d’apprécier les œuvres de ces artistes élus de leurs âme alors qu’ils sont incapables d’en payer la légalité. La gêne financière ne leur laisse dans ce cas qu’à s’offrir les services des illégaux. Comment accéder au bon sens alors que le prix de sa portée frôle l’insaisissable ? Comment se convaincre à s’accrocher à la légalité quand le prix pour se le permettre équivaut au quart d’un salaire minimum ? Ces pauvres consommateurs qui malgré leur manque, brûlent de voir et d’écouter,  d’apprécier la créativité de leurs artistes favoris. Que leur dire ? Ne pas aimer ? Ne pas apprécier ? A quel prix résistons à ce qui nous passionne ?
Pouvoir-refus, passion-incapacité, deux tandems contrastants qui sous-tendent un fonds de commerce tristement paralysant pour l’économie créative. Les issues sont peut-être au bout du questionnement : comment vaincre le refus ? Comment affranchir de l’incapacité ?
Fils Ngeleka 

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