Initialement prévue pour se dérouler du 3 au 4 septembre 2015, la 4ème
édition du Festival du rire s’est tenue du 2 au 3 septembre à l’Institut
français de Lubumbashi . Le CELTRAM,
organisateur du festival, l’a avancé d’une journée pour éviter de faire
coïncider sa clôture avec un match de football d’envergure et de vive effervescence
qui impliquait le TP Mazembe, l’un des
clubs locaux les plus populaires, à Lubumbashi. Cette 4ème édition du
festival du rire a vu la consécration de Loïc-Satellite Nyembo, Jo Ngeleka et
Solange Munene, respectivement premier, deuxième et troisième humoriste.
Loïc-Satellite, Jo et Solange, ont partagé avec Katanga Cultura leur
participation, la joie de leurs palmes et leur regard sur le festival
du rire de Lubumbashi.
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De gauche à droite Loïc-Satellite Nyembo, Jo Ngeleka et Solange
Munene
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Katanga Cultura:
Honneur au plus méritant, Satellite c'est toi le grand lauréat de cette 4ème
édition, veux-tu te présenter à l'intention de ce grand public qui ne te
connait pas beaucoup?
Satellite:
Je m'appelle Satellite, de mon vrai Nyembo Lupika Loïc. Satellite Mwana Mulume
est donc mon nom de scène. Je ne
m’attendais pas. Je participais à cette édition comme tous les autres
candidats. Le jour de ma prestations, j'ai eu des doutes même sur la comédie
que j'allais présenter. J'avais aussi un problème de voix que j'entendais régler
en me servant d'un microphone. Je me suis ravisé parce que, m'a-t-on dit dans
les coulisses, le jury me retrancherait des points. Et puis, je suis monté sur
scène et j'ai fait le show. A ma descente, j'ai rencontré madame Solange
Ngeleka qui m'a dit "Pourquoi tu craignais, tu as fait un très beau
spectacle !" J'ai assisté, par après à des prestations qui m'ont fait
beaucoup douter sur mes chances, notamment celle de Jo Ngeleka, qui a failli
m'arracher le trophée. J'ai tremblé de voir, pour la première fois de ma vie,
des professeurs de la taille de Jacky Mpungu, Fabien Kabeya, Christian Nkunda,
Huit Mulungo, se réunir pour me décerner ce prix, c'est-à-dire que je l'ai vraiment
mérité.
Katanga Cultura:
Jo Ngeleka, vous êtes arrivé deuxième, après Satellite, je rappelle que vous
avez occupé la même position à l'édition précédente, ça semble stagner?
Jo Ngeleka: J'ai
fais ce même constat mais de là à conclure que "ça n'avance", je ne
le pense pas. J'étais déterminé à rafler le trophée cette année mais il y a eu
plus fort que moi. Ce n'est pas grave! La concurrence était très relevée cette
année. Cela me fait dire que j'avance. Et puis je ne suis pas un humoriste, je
suis un comédien qui s'éprend de passion pour l'humour depuis quelque temps. A
l'issue de la troisième édition, j'étais tenté de considérer ma positon finale
comme un heureux hasard. J'arrive à la même positon cette année, je pense
plutôt qu'il y a un grain d'humour en moi que je dois exploiter. Je peux faire
mieux. Je ne suis pas trop satisfait encore moins mécontent mais je commence à
croire en moi et me dis "je peux aussi viser la première place".
Félicitation Satellite mais il faut serrer la ceinture la prochaine fois. Ce
n'est pas la guerre, c'est l'art et on prend plaisir tout simplement!
Katanga Cultura:
Madame Solange, vous êtes arrivée
troisième, la première d'entre toutes les participantes, quelles sont les leçons
que vous avez tiré de votre participation, des leçons qui vous ont servi et
qui, éventuellement, serviront à d'autres comédiens?
Solange Munene: La
première leçon est de mettre toutes les chances de son côté quand vous
participait à un événement comme ça. Il ne pas faut se sous estimer mais plutôt
croire en soi-même. L'autre leçon est que qu'il ne faut pas négliger les
détails. Pour parler de mon expérience, moi je ne me voyais pas dans le rire.
Je voyais le théâtre classique, la scène... mais quand j'appris la tenue du
festival, j'ai osé et j'en sus à ma troisième participation.
Katanga Cultura:
Ce sera le dernier mot pour tout le monde, après votre participation, que
suggéreriez-vous à l'organisation pour améliorer la marche du Festival
du rire de Lubumbashi?
Satellite: Je
suggère qu'on relève les cagnottes ce sera une manière de valoriser le
festival. Si le gagnant peux bénéficier d'un voyage, d'un bien de valeur Qu'on
améliore aussi les conditions de participation notamment la restauration même
si on ne voyage pas. Que le festival ne s'arrête pas qu'à Lubumbashi,
qu'on cible d'autres recoins. On est habitué au public de Lubumbashi mais on
n'ignore comment réagirait le public de Moba ou de Fungurume par exemple. Je
remercie beaucoup les organisateurs du festival, à travers leur initiave
d'autres portes s'ouvrent à nous. Pour moi ce festival est comme le sommet d'un
arbre qui vous rend visible de tout le monde. Grâce à ce trophée mon père m'a
offert une chemise neuve, voyez l'âge que je fais! C'est quelque chose qui a
comblé ma famille de joie. Ma maman, qui tient un Taka away, a offert des sucrés.
Joe Ngeleka:
si les organisateurs veulent que le festival grandisse, ils doivent organiser
des phases de présélection. Il y avait 24 candidats à cette édition, s'il y
avait une présélection, on pouvait éliminer 14 pour ne garder que 10 pour la
finale. Cela permettrait que chacun des
finalistes obtienne un cachet ne serait-ce pour sa participation, c'est
encourageant. Aussi je déplore que les cinq lauréats n'aient pas eu la petite
dotation pour le transport, avec ça on ne met pas tout le monde dans les mêmes
conditions. En plus d'être les lauréats, nous avons participé, donc nous avions
droit à la même dotation. Ce sont des petites qui doivent être améliorées. Il
faut organiser les choses en professionnels. Il faut qu'il y ait aussi itinérance,
même si le festival ne circule pas mais qu'on favorise la participation des
autres contrées. Si le festival peut circuler pour rencontrer ces autres
talents.
Solange Munene:
Mes prédécesseurs ont dit l'essentiel. Je veux seulement insister sur la
présélection un peu comme on le fait avec le théâtre-débat. Il faut tamiser
garder les meilleurs et ensuite les opposer en compétition. Cela aiderait le festival
à ne pas dépenser beaucoup pour des gens qu'on aurait pu débarquer plus tôt.
Que les organisateur élargissent le champ de lauréats, les aider à se produire
ailleurs, Likasi, Kipushi, Kolwezi,... Mon dernier souhait est que le festival
s'ouvre à plus de partenaires plutôt que de s'appuyer sur le gouverneur, un
jour ou l'autre, il ne sera plus là. Qu'on s'ouvre davantage pour que la
cinquième édition soit plus meilleure.
Katanga Cultura:
Merci chers lauréats.
Propos
recueillis par Fils
Ngeleka
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