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dimanche 15 mars 2015

FESPACO 2015 : Escarcelle vide pour la RDC ! Nos plus belles réussites se couvrent de poussière


La 24ème  édition 2015 du festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou s’est clôturée ce  samedi 7 mars à Ouagadougou au Burkina Faso. Les annales de cette édition  consigneront la participation bredouille  de deux films congolais en compétition officielle.
Affiche du FESPACO 2015
« Sœur Oyo » et  « Mantuila, un fou de la guitare », respectivement réalisés par Monique Mbeka Phoba et Michée Sunzu Tshimanga, ce sont les deux films qui ont représenté la république démocratique du Congo en compétition officielle de ce 24ème FESPACO. Le film de Monique Mbeka Phoba était en compétition officielle dans la Section Fiction Court métrage à côté de vingt deux autres court-métrages. Il ne pouvait pas lorgner mieux que le Poulain d’Or de Yennenga, le prestigieux prix qui récompense les films de court-métrage ou, à défaut de le conquérir, s’offrir le Poulain d’argent ou celui bronze. « Mantuila, un fou de la guitare » était en lisse dans la Section Documentaire.
Simplement une participation
On espérait le meilleur pour nos porte-étendards, on se satisfaisait d’être représenté en compétition officielle, une satisfaction motivée par le sentiment de se savoir exister d’autant que le FESPACO est le miroir où se reflètent ceux qui existent ou, mieux, ceux qui essayent, qui semblent exister à travers leurs cinémas.Mais de cette édition les annales consigneront simplement une participation et rien de plus. Les films de la RDC n’ont pas reçu le moindre prix officiel.
Il faudra attendre les prochaines éditions pour rentrer au palmarès. Toutefois, nos représentants auront, à l’évidence et à défaut d’arracher des récompenses, beaucoup appris. Le FESPACO  est,  par-delà la ruée au palmarès, un carrefour des vues à l’ombre duquel se révèlent et s’expriment les approches cinématographiques du monde.  On s’essaie à imaginer ce qu’une telle rencontre a pu apporter à un réalisateur comme Michée Sunzu Tshimanga, qui en est son premier long métrage.


Nos plus belles réussites
Les plus belles réussites congolaises au palmarès du FESPACO se couvrent de poussière. C’est en  1999, lors de la 16ème édition, organisée du 27 février au 6 mars 1999, que la  RDC gagnait, et seulement cette fois-là, le grand prix de l’Etalon d’or de Yennenga  grâce au film Pièces d’identité de Dieudonné Mweze Ngangoura. Le film accaparait aussi le prix de la meilleure interprétation féminine attribué Dominique Mesa pour son rôle dans Pièces d’identité.
Les autres grandes réussites sous la bannière congolaise ont été obtenues par Kuami Mambu N’zinga. D’abord en 1972, lors de la   3ème édition[1]où il s’est vu décerné  le Premier prix courts métrages,  le Prix de la commune de Ouagadougou  et le Prix OCAM pour Moseka [2]. En 1985, lors de la 9ème édition[3], il est récompensé du Prix de la perche d’or pour le scénario de son film  N’gambo.
La RDC ne participe au FESPACO que depuis la 3ème édition sanctionnée par le sacre de Wazzou le polygame de Oumarou Ganda du Niger. De l’histoire du FESPACO, Oumarou Ganda est, avec Wazzou le polygame, le premier réalisateur a  remporter l’Etalon d’Or de Yennenga.

L’Etalon d’Or de Yennenga,  récompense suprême décerné au meilleur de la section long métrage de fiction, de cette édition est revenue au réalisateur Hicham Ayouch pour son film « Fièvre ».
Hicham Ayouch. Eton d'or 2015. Ph:www.rfi.fr
L’Etalon d’Argent  et l’étalon de bronze sont revenus respectivement à l’algérien  Belkacem HADJADJ, pour   Fadhma N'Soumer, et au burkinabè Sékou TRAORE, pour L’œil du cyclone. Le Poulain d’or, le premier du documentaire a récompensé le film Miners shot down de Rehad Desai d’Afrique du Sud.

Au-delà de prix de sections proprement dite, le FESPACO a attribué de nombreux prix spéciaux. Ces prix, financés par des donateurs associatifs, privée, institutionnel ou étatique visent d’accompagner la promotion du cinéma africain

Cette 24ème édition s’est déroulée du 28 février au 7 mars, sous le thème  « cinéma africain : production et diffusion à l’ère du numérique ». Elle est la première édition post-révolution après le renversement populaire de l’ancien  Président burkinabè, Blaise COMPAORE. La prochaine édition aura lieu en 2017.


[1] Organisé du 4 février au 12 mars
[2] Prix de la presse internationale
[3] Organisé du 23 février au 02 mars 1985.

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