L’oreille ne
supportait pas de l’entendre. Mais la réalité qu’elle était avait fini par
avoir raison d’elle. La nouvelle lugubre était là, très là ! Tenace,
résistant à notre désir, ô combien impuissant, de rembobiner le temps pour refuser d’admettre ce qui, malgré tout, ne
tenait plus compte de nous. L’irréparable
venait de finir ses comptes : David Makusudi n’est plus ! L’apprenons-nous,
désarmé, ce soir du samedi 25 avril 2015.
David Makusudi est l’un des pionniers de la musique chrétienne dans la province
du Katanga. C’est sans doute pour avoir été là bien avant plusieurs, mais aussi
et surtout pour ses facultés à rassembler et diriger, que les annales
consigneront, au nombre de ses mérites, celui d’avoir été le premier président
de l’association des musiciens chrétiens du Katanga.
David Makusudi |
La flamme ne se
ravivera plus !
David Makusudi se faisait discret dans la musique.
Il n’était plus de ceux qui faisaient l’actualité. Pour le grand public, il
devenait presqu’un souvenir, souvenir d’une ère où l’artiste était au faîte de
ses années de gloire. Sa flamme s’estompait presque. Il l’avait compris et
travaillait à la raviver. Cette flamme, il pouvait la rallumer encore fort. On
ne l’imaginait pas à l’œuvre. On ne le sentait pas se préparer pour tenter un come back. On ne l’attendait pas, mais
qu’il soit venu, il aurait réussi. Car il reste toujours un intérêt pour des
gens comme lui. Sa musique, le public en a été comme sevré et il devrait en gardé
un désir de vouloir la (re)savourer. David Makusudi s’apprêtait à sortir un album. Et comme
par un désir
prémonitoire, il voulait
le titré « Safari », voyage en Kiswahili. Il venait de terminer le
tournage du troisième clip. Comme ses cinq enfants, cet album est aujourd’hui
orphelin.
Un précurseur
Autant pour le grand public, que pour ses confrères musiciens,
David Makusudi incarnera l’exemple d’une carrière modèle. Aussi comme par
devoir de reconnaissance, beaucoup lui ont rendu un hommage qui dénotait un
profond respect. Son cas forçait la mobilisation et le prestige.
David Makusudi est l’un des pionniers de la musique
chrétienne dans la province du Katanga. Son engagement a motivé plusieurs
carrières. La musique gospel locale lui doit une fière chandelle. Il est de
ceux qui ont balisé la route, ceux qui
on les premiers, postulé l’intérêt et la visibilité pour cette musique. Alors
que la musique locale quémandait piteusement la promotion, le relai des médias locaux ; quand il
fallait chanter en lingala et depuis Kinshasa pour être écouté et considérait,
lui et d’autres artistes locaux, crurent d’œuvrer pour faire entendre un gospel
de l’estampille du crû, celui qui pouvait se chanter en Kiswahili notamment.
Messe de
requiem en hommage à D. Makusudi
|
David Makusudi est encore de ceux qui ont, les
premiers, ressenti et manifesté le désir de se rassembler, de
s’ « unir pour avancer plus fort ». Ce désir-nécessité d’union
des musiciens chrétiens du Katanga, il a été le premier à en chapeauter la
manifestation. C’est pour cela que l’histoire consignera qu’il a été le premier
président de l’association des musiciens chrétiens du Katanga. Et comme pour
tenir en hommage cette faculté de concilier, beaucoup de ceux qui l’ont connu on
pleuré « un rassembleur ».
David Makusudi n’est plus mais son œuvre, telle
quelque bonnes feuilles des psaumes, survivra à la péremption de ses jours. Il
laisse pour la communauté chrétienne de beaux hymnes, à l’instar de « Il a
touché ma vie », « Akuna mungu kama wewe », dont la sublimité de
certains leur a concédé des caractères de chants populaires. Il est aussi le
compositeur du chant patriotique « Congo Ekolonga » (le Congo
vaincra) en 1998.
Hommage ! Fière chandelle cher David !
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