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lundi 30 novembre 2015

Lubumbashi : Quand l’immoralité s’érige en esthétique…

Déviances notoires, injures inconsidérées, indécence inconséquentes, impudeur, immoralités, grivoiseries… les non-valeurs, telles de nouveaux attirails de l’esthétique musicale, ont la côte dans la musique non-confessionnelle lushoise.  Leur ombre se déroule et croît inexorablement.  . Un peu comme portées sur les ailes de l’air, les chansons teintes de leurs mouchetures jouent presque partout. Elles vous traversent l’oreille sans vous, vous parcourent le tympan, vous happent ….et interrogent. Notre société s’est-elle, à ce point dévoyée ? En tout cas si l’on en juge par le succès que ces chansons amassent.

Photo www.ajonews.info
L’ascension de l’immoralité dont rend témoignage cet article, est quelque peu récente. Il est dans le son. Le son, jusqu’il y a peu, épargné par l’échancrure obscène et immorale qui taraude, voici des lustres, le contenu visuel d’un bon pan de la chanson locale. Dans ma sphère culturelle, il est des musiques dont le contenu sonore passe bien, du point de vue de la moralité, que le visuel. Aussi il est des chansons qui s’écoutent plaisamment en famille qu’elles ne se regardent. Le son était le sanctuaire, la chasse-gardée, non pas qu’il ne contenait guère des déviances morales, mais celles-ci quand elles passaient par la chanson devaient  se lire et se comprendre entre les lignes. C’étaient des évocations absconses, des allusions énigmatiques, des références  quelque peu sibyllines qui exigeaient écoute-réécoutes intéressées et parfois alertes,…pour être dénichées. On les fardait avec artifices, intelligence,... C’étaient des écarts à la morale, au code, à l’admis social que des artistes se permettaient. Liberté de pensée ! On ne paraissait pas (oui paraître !) chanter avec ostentation de heurter le code social. On déviait mais avec art.
L’immoralité  dans sa nouvelle forme est crue, elle paraît émise par des personnes qui, délibérément  veulent affirmer leur droit de dévier, de heurter le code social, de marcher à contre-courant. On peut même conclure à une déviance dans la laideur, l’inculture. Elle n’a rien d’artistique mises à part les notes de musique qui sous-tendent le discours. Parfois, cette déviance apparaît comme celle d’une conscience fourvoyée et dévoyée qui, par le hideux hasard des choses, se surprend derrière un micro ou se trouve ayant la chance d’émettre un son.   Des personnes qui ont la chance de prendre parole, d’émettre une opinion sur la place publique  
C’est tout naturellement des personnes qui exercent leur liberté, on dirait, mais une liberté qui bientôt consacrera l’antivaleur, l’immoralité, l’indécence et banalisera la mesure sociale de la déviance morale. Cette déviance, à mesure qu’elle côtoie la conscience sociale, fait s’éroder la susceptibilité, la sensibilité, à l’injure, à l’impudeur, à l’immoral, l’obscène… 

 

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