Déviances notoires, injures inconsidérées, indécence
inconséquentes, impudeur, immoralités, grivoiseries… les non-valeurs, telles de
nouveaux attirails de l’esthétique musicale, ont la côte dans la musique
non-confessionnelle lushoise. Leur
ombre se déroule et croît inexorablement. .
Un peu comme portées sur les ailes de l’air, les chansons teintes de leurs
mouchetures jouent presque partout. Elles vous traversent l’oreille sans vous,
vous parcourent le tympan, vous happent ….et interrogent. Notre société
s’est-elle, à ce point dévoyée ? En tout cas si l’on en juge par le succès
que ces chansons amassent.
L’ascension de l’immoralité dont rend témoignage cet
article, est quelque peu récente. Il est dans le son. Le son, jusqu’il y a peu,
épargné par l’échancrure obscène et immorale qui taraude, voici des lustres, le
contenu visuel d’un bon pan de la chanson locale. Dans ma sphère culturelle, il
est des musiques dont le contenu sonore passe bien, du point de vue de la
moralité, que le visuel. Aussi il est des chansons qui s’écoutent plaisamment
en famille qu’elles ne se regardent. Le son était le sanctuaire, la
chasse-gardée, non pas qu’il ne contenait guère des déviances morales, mais
celles-ci quand elles passaient par la chanson devaient se lire et se comprendre entre les lignes. C’étaient
des évocations absconses, des allusions énigmatiques, des références quelque peu sibyllines qui exigeaient écoute-réécoutes
intéressées et parfois alertes,…pour être dénichées. On les fardait avec artifices,
intelligence,... C’étaient des écarts à la morale, au code, à l’admis social
que des artistes se permettaient. Liberté de pensée ! On ne paraissait pas
(oui paraître !) chanter avec ostentation de heurter le code social. On
déviait mais avec art.
Photo www.ajonews.info |
L’immoralité dans
sa nouvelle forme est crue, elle paraît émise par des personnes qui,
délibérément veulent affirmer leur droit de dévier, de heurter le code
social, de marcher à contre-courant. On peut même conclure à une déviance dans
la laideur, l’inculture. Elle n’a rien d’artistique mises à part les notes de
musique qui sous-tendent le discours. Parfois, cette déviance apparaît comme
celle d’une conscience fourvoyée et dévoyée qui, par le hideux hasard des
choses, se surprend derrière un micro ou se trouve ayant la chance d’émettre un
son. Des personnes qui ont la chance de prendre
parole, d’émettre une opinion sur la place publique
C’est tout naturellement des personnes qui exercent
leur liberté, on dirait, mais une liberté qui bientôt consacrera l’antivaleur, l’immoralité,
l’indécence et banalisera la mesure sociale de la déviance morale. Cette déviance,
à mesure qu’elle côtoie la conscience sociale, fait s’éroder la susceptibilité,
la sensibilité, à l’injure, à l’impudeur, à l’immoral, l’obscène…
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