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mercredi 28 octobre 2015

Festival du rire 4ème édition: Les confidences des lauréats. Entretien croisé.

Initialement prévue pour se dérouler du 3 au 4  septembre 2015, la 4ème édition du Festival du rire s’est tenue du 2 au 3 septembre à l’Institut français de Lubumbashi . Le CELTRAM, organisateur du festival, l’a avancé d’une journée pour éviter de faire coïncider sa clôture avec un match de football d’envergure et de vive effervescence  qui impliquait le TP Mazembe, l’un des clubs locaux les plus populaires, à Lubumbashi. Cette 4ème édition du festival du rire a vu la consécration de Loïc-Satellite Nyembo, Jo Ngeleka et Solange Munene, respectivement premier, deuxième et troisième humoriste. Loïc-Satellite, Jo et Solange, ont partagé avec Katanga Cultura leur participation, la joie de leurs palmes et leur regard sur le festival du rire de Lubumbashi.


De gauche à droite Loïc-Satellite Nyembo, Jo Ngeleka et Solange Munene
Katanga Cultura: Honneur au plus méritant, Satellite c'est toi le grand lauréat de cette 4ème édition, veux-tu te présenter à l'intention de ce grand public qui ne te connait pas beaucoup?
Satellite: Je m'appelle Satellite, de mon vrai Nyembo Lupika Loïc. Satellite Mwana Mulume est donc mon  nom de scène. Je ne m’attendais pas. Je participais à cette édition comme tous les autres candidats. Le jour de ma prestations, j'ai eu des doutes même sur la comédie que j'allais présenter. J'avais aussi un problème de voix que j'entendais régler en me servant d'un microphone. Je me suis ravisé parce que, m'a-t-on dit dans les coulisses, le jury me retrancherait des points. Et puis, je suis monté sur scène et j'ai fait le show. A ma descente, j'ai rencontré madame Solange Ngeleka qui m'a dit "Pourquoi tu craignais, tu as fait un très beau spectacle !" J'ai assisté, par après à des prestations qui m'ont fait beaucoup douter sur mes chances, notamment celle de Jo Ngeleka, qui a failli m'arracher le trophée. J'ai tremblé de voir, pour la première fois de ma vie, des professeurs de la taille de Jacky Mpungu, Fabien Kabeya, Christian Nkunda, Huit Mulungo, se réunir pour me décerner ce prix, c'est-à-dire que je l'ai vraiment mérité.

Katanga Cultura: Jo Ngeleka, vous êtes arrivé deuxième, après Satellite, je rappelle que vous avez occupé la même position à l'édition précédente, ça semble stagner?
Jo Ngeleka: J'ai fais ce même constat mais de là à conclure que "ça n'avance", je ne le pense pas. J'étais déterminé à rafler le trophée cette année mais il y a eu plus fort que moi. Ce n'est pas grave! La concurrence était très relevée cette année. Cela me fait dire que j'avance. Et puis je ne suis pas un humoriste, je suis un comédien qui s'éprend de passion pour l'humour depuis quelque temps. A l'issue de la troisième édition, j'étais tenté de considérer ma positon finale comme un heureux hasard. J'arrive à la même positon cette année, je pense plutôt qu'il y a un grain d'humour en moi que je dois exploiter. Je peux faire mieux. Je ne suis pas trop satisfait encore moins mécontent mais je commence à croire en moi et me dis "je peux aussi viser la première place". Félicitation Satellite mais il faut serrer la ceinture la prochaine fois. Ce n'est pas la guerre, c'est l'art et on prend plaisir tout simplement!
Katanga Cultura: Madame Solange,  vous êtes arrivée troisième, la première d'entre toutes les participantes, quelles sont les leçons que vous avez tiré de votre participation, des leçons qui vous ont servi et qui, éventuellement, serviront à d'autres comédiens?
Solange Munene: La première leçon est de mettre toutes les chances de son côté quand vous participait à un événement comme ça. Il ne pas faut se sous estimer mais plutôt croire en soi-même. L'autre leçon est que qu'il ne faut pas négliger les détails. Pour parler de mon expérience, moi je ne me voyais pas dans le rire. Je voyais le théâtre classique, la scène... mais quand j'appris la tenue du festival, j'ai osé et j'en sus à ma troisième participation.
Katanga Cultura: Ce sera le dernier mot pour tout le monde, après votre participation, que suggéreriez-vous à l'organisation pour améliorer la marche du Festival du rire de Lubumbashi?
Satellite: Je suggère qu'on relève les cagnottes ce sera une manière de valoriser le festival. Si le gagnant peux bénéficier d'un voyage, d'un bien de valeur Qu'on améliore aussi les conditions de participation notamment la restauration même si on ne voyage pas. Que le festival ne s'arrête pas qu'à Lubumbashi, qu'on cible d'autres recoins. On est habitué au public de Lubumbashi mais on n'ignore comment réagirait le public de Moba ou de Fungurume par exemple. Je remercie beaucoup les organisateurs du festival, à travers leur initiave d'autres portes s'ouvrent à nous. Pour moi ce festival est comme le sommet d'un arbre qui vous rend visible de tout le monde. Grâce à ce trophée mon père m'a offert une chemise neuve, voyez l'âge que je fais! C'est quelque chose qui a comblé ma famille de joie. Ma maman, qui tient un Taka away, a offert des sucrés.
Joe Ngeleka: si les organisateurs veulent que le festival grandisse, ils doivent organiser des phases de présélection. Il y avait 24 candidats à cette édition, s'il y avait une présélection, on pouvait éliminer 14 pour ne garder que 10 pour la finale. Cela permettrait  que chacun des finalistes obtienne un cachet ne serait-ce pour sa participation, c'est encourageant. Aussi je déplore que les cinq lauréats n'aient pas eu la petite dotation pour le transport, avec ça on ne met pas tout le monde dans les mêmes conditions. En plus d'être les lauréats, nous avons participé, donc nous avions droit à la même dotation. Ce sont des petites qui doivent être améliorées. Il faut organiser les choses en professionnels. Il faut qu'il y ait aussi itinérance, même si le festival ne circule pas mais qu'on favorise la participation des autres contrées. Si le festival peut circuler pour rencontrer ces autres talents.
Solange Munene: Mes prédécesseurs ont dit l'essentiel. Je veux seulement insister sur la présélection un peu comme on le fait avec le théâtre-débat. Il faut tamiser garder les meilleurs et ensuite les opposer en compétition. Cela aiderait le festival à ne pas dépenser beaucoup pour des gens qu'on aurait pu débarquer plus tôt. Que les organisateur élargissent le champ de lauréats, les aider à se produire ailleurs, Likasi, Kipushi, Kolwezi,... Mon dernier souhait est que le festival s'ouvre à plus de partenaires plutôt que de s'appuyer sur le gouverneur, un jour ou l'autre, il ne sera plus là. Qu'on s'ouvre davantage pour que la cinquième édition soit plus meilleure.
Katanga Cultura: Merci chers lauréats.
Propos recueillis par Fils Ngeleka

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